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Graphothérapeute Psychopédagogue

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  • Marina Laloux-Failliot

Les principes de la “pédagogie noire”

Dernière mise à jour : 13 oct. 2023

Une maman bienveillante
Une maman complice avec son enfant

En 1980, Alice Miller, psychanalyste suisse de langue allemande, publie “C’est pour ton bien”(1) et dénonce la violence dans l’éducation. Violence masquée par la mise en avant du "bien de l’enfant". Elle fait ainsi le portrait d’une pédagogie qu’elle nomme "noire" – à l’instar des années du même nom – et en décrit les grands principes :


Disponible chez Aubier-Montaigne, 1984

- Les adultes sont les maîtres de l’enfant. Ils sont seuls aptes à trancher du bien et du mal.

- Il faut ôter à l’enfant au plus tôt sa volonté et éradiquer tout ce qui vient de lui: faim, soif, velléités de critiques, pensées, colères, demandes.

- Il faut, de plus, faire en sorte qu’il ne s’aperçoive de rien. Il doit croire qu’il a agi de lui-même.

- Il doit également comprendre que, sans cette soumission, il perdra l’estime de l’adulte.

- Il faut, enfin, le culpabiliser. Faire en sorte qu’il se sente coupable des colères de l’adulte et ait envie de le protéger.


Ces principes qui font froid dans le dos, Alice Miller ne les a pas inventés. Elle les a tirés des textes de pédagogues célèbres. La pédagogie noire regroupe ainsi un arsenal de pratiques particulièrement limitants pour le futur adulte , comme : la négation des besoins et émotions de l’enfant, les châtiments corporels, la culpabilisation et le chantage affectif, la dissimulation d’information, les injonctions paradoxales, l’humiliation…


Encore aujourd’hui, la pédagogie noire a la vie dure…


 Devenir parent est un rôle particulièrement difficile à remplir
Un enfant a besoin d'affection pour grandir correctement

Devenir parent est un rôle particulièrement difficile à remplir : personne ne nous a enseigné à bien tenir ce rôle. Les seuls modèles auxquels on peut se référer et qui parfois nous accompagnent encore dans la vie sont nos parents. Et ils ont fait ce qu’ils ont pu, en ayant pour modèles, leurs propres parents, nos grands parents ! Alors en prenant en compte cette réalité, on peut considérer qu’ils ont rempli cette mission au mieux car nous sommes aujourd’hui des adultes adaptés, en vie et en bonne santé.

Nous pouvons éprouver de la gratitude à leur égard pour cette vie qu’ils nous ont donné et permis de conserver. Cependant certains d’entre-nous ont parfois connu des relations difficiles avec leurs parents, ils ont été élevés « à la dure » comme on dit. L’éducation « à la dure » ou pédagogie noire, c’est vraiment le coté obscur de l’éducation qui tient plus du dressage que de l’instruction.

Dans ce contexte, le parent, qui pense toujours agir pour le bien de son enfant, est alors tout puissant du point de vue de l’enfant. Dans une position de sachant, il détient la vérité sur le monde, sait ce qui est bien ou mal, analyse les besoins, autorise, ignore ou réprime l’expression des émotions de son enfant selon son propre prisme perceptif.

Heureusement, nous savons aujourd’hui que la violence n’a plus sa place dans l’éducation de nos enfants. Pourtant, il nous arrive encore de déraper, pour notre plus grand désarroi.


Il est toujours possible de revenir sur le chemin de la parentalité positive


Un papa joue avec son enfant
Des moments de complicité et de jeu son important

Quand bien même il nous est arrivé de basculer du coté obscure de l’éducation, il est toujours possible de revenir sur le chemin de la parentalité positive. Voici quelques principes à respecter pour avancer sereinement dans votre rôle de parent :


Installer une relation de confiance avec son enfant

C’est avant tout être dans l’instant présent sans jugement. Lorsque l’enfant est petit, il faut être attentif à ses émotions et à ses besoins, savoir les accueillir, les reformuler et inciter à les exprimer avec ses mots. Gagner sa confiance c’est aussi savoir communiquer et expliquer sur vos valeurs, pourquoi il y a des interdictions. Un enfant peut tout comprendre dès lors qu’on lui explique.


Rester positif dans votre perception de votre enfant

Rappelez-vous ce postulat de PNL : derrière toute action, il y a une intention positive. C’est à vous de la comprendre ou bien de lui demander de vous l’expliquer.


Valoriser ses comportement positifs

Les études montrent que focaliser notre attention sur les comportements négatifs les ancrent. Mieux vaut ancrer les comportements positifs, donc valorisons les !


Être un exemple

Ne pas hésiter à montrer ses émotions et à les exprimer. Vivez les valeurs que vous souhaitez lui transmettre. Domptez votre stress. Rappelez-lui que vous êtes son parent, que vous l’aimez, que vous ne l’abandonnerez pas. Pour certains enfants ce n’est pas forcément clair. Et enfin, bannissez la violence de votre gestuelle afin qu’à son tour la violence ne soit pas une option envisageable.

 

Bon courage à tous, et n'oubliez pas que quoi qu'il arrive, il n'existe pas de parents parfaits... juste des parents qui font au mieux !

 

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