Dans cette vidéo de la web-série "psycho-pédago-barrée" Et tout le monde s’en fout, Fabrice de Boni et Axel Lattuada, évoquent des différentes forme de violence ordinaire, notamment dans l'éducation. Ils expliquent les raisons pour lesquelles un individu exprime de la violence, notamment pas une mauvaise gestion de ses émotions et des besoins insatisfaits. Comme à leur habitude, leur vidéo fait passer un message de communication non violente.
Qu'est-ce que la violence ?
La violence est une action par laquelle la personne tente d'établir un rapport de force avec une autre personne. La violence ne donne pas d'importance aux besoins et aux émotions de l'autre. La personne utilisant des comportements violents force l'autre à agir contre son gré sans respecter ses droits. Pour nous, la violence n'est pas une caractéristique de l'individu, mais plutôt un moyen utilisé pour atteindre ses but. Voilà pourquoi nous parlons d'un individu utilisant des comportements violents et non d'une personne violente. La violence peut prendre plusieurs formes :
- La violence psychologique vise à réduire la confiance personnelle ou encore l'estime de soi de la personne victime.
- La violence verbale consiste à créer un climat de peur et d'insécurité chez la personne qui subit la violence. Elle prend souvent la forme de menaces, d'injures, d'insultes et/ou de cris. Elle vise à contrôler l'autre par le biais de la parole.
- La violence physique est lorsque la décharge est produite par le corps, dans le but de blesser l'autre personne, de la contrôler, de créer un climat de peur ou dans le but de se faire mal à soi-même. La violence physique peut être utilisé sur une autre personne directement, sur un objet, sur un animal ou sur nous-même.
Pour quelles conséquences ?
Des conséquences physiques
Plusieurs études ont prouvé le lien entre la violence subit dès le plus jeune âge et les syndromes d’hyperactivité, agressivité, conduites anti-sociales, délinquances… Ces études se sont concentrées sur des familles considérées comme « normales », excluant celles avec des parents toxicomanes, dépressifs ou ayant un comportement à risques. Elles démontrent clairement que plus l’enfant est agressé violemment, plus il sera violent (Taylor, Manganello, Lee, Rice, 2010).
Les corrections plus dures, avec ceinture, lanières ou autres objets, ont des répercussions dommageables, mesurables scientifiquement. Une étude de 2009, menée à Harvard, a révélé que le cerveau d’une personne frappée à coups de ceinture pendant l’enfance présente une réduction du volume de zone grise dans la région préfrontale, impliquée dans l’empathie, la capacité de réfléchir à ses actes, l’attention et la mémoire.(Tomoda et al., 2009).
Des conséquences psychologiques
La violence chez l'enfant peut entraîner également une foule de troubles psychologiques, certains se déclarant bien plus tard, à l’âge adulte : dépressions, troubles anxieux et dissociatifs, dépendance à l’alcool, aux drogues, manque de confiance en soi, manies etc…
Une éducation basée sur la peur ne peut donc pas aboutir aux résultats espérés. Un enfant voit d’abord en ses parents des guides et base toute confiance en eux. Mais lorsque ceux-ci expriment leur mécontentement ou leur déception par la colère et la violence, le message est flouté : l’enfant se sent en insécurité, il angoisse et doute. Il se produit alors des distorsions de la réalité et une confusion des sentiments.
Les personnes qui l’aiment, qui l’encouragent, qui le protègent, sont aussi celles qui le frappent, l’humilient, le rabaissent. Les fessées, bien sûr, ne sont pas les seules responsables. Toutes les menaces, les insultes, les chantages, sont néfastes au bon développement d’un enfant, et ne lui apprendront que la lâcheté et l’hypocrisie, car l’enfant frappé ou humilié n’obéit aux ordres que parce qu’il a peur et recommence souvent ses bêtises en cachette.
Le rôle de la communication non violente
La communication non violente s’attache à instaurer entre les êtres humains, des relations fondées sur une coopération harmonieuse, sur le respect de soi et des autres. Théorisée par Gandhi, apôtre de la non violence, cet outil de communication verbale est recommandé pour la résolution de conflits et permet de développer une meilleure relation à soi. Sa pratique repose sur l'expérimentation d'un nouveau modèle qui a pour principaux objectifs, l'identification des sentiments, des besoins et la formulation d'une demande en vue de les satisfaire. Cette approche est bénéfique pour communiquer avec davantage d'authenticité.
Il s'agit d'un outil de communication, principalement verbal, qui vise à transformer les conflits en de simples dialogues. Dans la relation aux autres nous sommes confrontés à nos besoins, mais comme nous ne savons pas les reconnaître, et encore moins les écouter, nous avons tendance à les étouffer. Alors comment prétendre à une bonne écoute de l'autre, si nous ne savons pas le faire pour nous même ? Pour y parvenir la CNV propose d'apprendre l'alphabet d'une communication débarrassée de toute violence, à commencer envers soi-même. La technique repose sur l'application de quatre principes fondamentaux :
1) Toute situation doit pouvoir être observée sans juger les autres.
2) Chacun doit apprendre à exprimer son propre ressenti ;
3) a exprimer ses besoins ;
4) à formuler ce qu'il attend de l'autre.
La pratique permet de renoncer à tout jugement de l’autre pour sentir ce qui se passe en soi, tout en favorisant une collaboration mutuelle. Ce n'est en aucun cas une thérapie, toutefois elle peut avoir des retombées positives en terme de connaissance de soi.
Déroulement d'une séance
En séance collectif ou en atelier Parents/Enfants, chacun va chercher à créer des relations authentiques, sans se renier ni manipuler l’autre. Assis en cercle, la séance commence par un temps de parole pour que chacun puisse exposer ses attentes. Puis vont se succéder des exercices de communication, de négociation, des temps de recherche de solutions face à des situations de crise, un travail sur ses émotions…
Les exercices ont lieu en sous-groupes (2 à 4 personnes) afin de partager une difficulté qu'on rencontre dans sa communication. L'accent est alors mis sur l'identification des émotions, des besoins, puis une reformulation de la demande.
D'autres exercices sont plus ludiques, tels que "les métaphores animales" où des marionnettes sont utilisées pour débusquer ce qui se cache derrière nos modèles de communication (le chacal et la girafe).
L'outil est simple, mais très différent de nos communications habituelles, c'est pourquoi il demande une pratique régulière.
Bon courage à tous, et n'oubliez pas que quoi qu'il arrive, il n'existe pas de parents parfaits... juste des parents qui font au mieux !
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