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En graphothérapie, le geste ne « se corrige » pas… il s’aménage

  • Marina Laloux-Failliot
  • il y a 3 jours
  • 5 min de lecture

Regard Graphothérapeutique & Psychopédagogique


Lors de ma toute première séance avec Hugo, 11 ans, j’ai été frappée par cette phrase que son parent m’a glissée lors de notre première rencontre, presque comme une évidence :

« Il écrit mal, il faut corriger son écriture. »

« Corriger »... Ce mot m’a toujours interpellée. Comme s’il fallait gommer une faute, repartir de zéro. Comme si le geste d’écriture de son enfant était une erreur en soi, une anomalie à redresser.
Mais en graphothérapie, ce n’est pas ainsi que nous pensons le geste. Car l’écriture n’est pas une faute à réparer, c’est un mouvement à comprendre, à apprivoiser, à adapter.


Le rôle du graphothérapeute n’est pas « de faire recopier des lignes » pour corriger


Il peut être tentant, en tant que parent, de penser que pour « mieux écrire », il suffit de s’exercer, encore et encore. Qu’en répétant des lettres, en recopiant des mots, en alignant des lignes, on finira bien par maîtriser ce fameux geste graphique.

C’est ce qu’on appelle une logique de systématisation. Elle part souvent d’une bonne intention : celle d’améliorer la forme, de rendre l’écriture plus belle, plus rapide, plus lisible. Mais cette approche a ses limites.


Jeu de manipulation

Parce que chez les enfants que j’accompagne (ceux qui peinent à tenir leur crayon, qui se fatiguent très vite, qui inversent les lettres ou dont les cahiers ressemblent à des brouillons) ce n’est pas un manque d’entraînement qui pose problème. C’est un geste inadapté à leurs particularités motrices, cognitives ou attentionnelles.

Et si l’on persiste à vouloir « corriger » sans comprendre d’où vient la difficulté, on risque surtout de renforcer la frustration… voire le rejet total de l’écriture.



Aménager, c’est rendre possible


Quand je parle d’aménager le geste, certains parents me regardent avec perplexité : « Mais ça veut dire quoi concrètement ? »

Cela veut dire qu’en tant que graphothérapeutes, nous observons avant d’intervenir. Nous cherchons à comprendre comment l’enfant s’y prend : comment il tient son crayon, comment il organise l’espace sur sa feuille, quelle est sa posture, sa coordination œil-main, son tonus musculaire, sa capacité à planifier le mouvement…

Parce que ce geste, en apparence si simple pour l’adulte, mobilise en réalité une quantité impressionnante de micro-compétences. Et si l’une d’elles est fragilisée, c’est toute la chaîne qui s’en trouve perturbée :

👉 Aménager, c’est adapter la tenue de crayon à la morphologie et à la force de la main.

👉 C’est trouver la bonne inclinaison de la feuille pour limiter les tensions.

👉 C’est moduler la taille des lettres en fonction de l’espace perçu.

👉 C’est parfois proposer une stratégie pour soulager une lenteur ou compenser une difficulté d'ordre motrice.

👉 C’est toujours individualiser, parce qu’il n’existe pas une seule manière correcte d’écrire, mais une infinité de gestes efficaces à condition qu’ils soient fonctionnels pour l’enfant.


« Il n’existe pas une seule manière correcte d’écrire, mais une infinité de gestes efficaces à condition qu’ils soient fonctionnels pour l’enfant. »


L'efficacité avant l'esthétique


Une écriture n’a pas besoin d’être « jolie » pour être efficace. C’est une phrase que je répète souvent. Parce qu’on a trop longtemps associé la « belle écriture » à une sorte de preuve de rigueur ou d’intelligence.


« Une écriture n’a pas besoin d’être "jolie" pour être efficace. »

L’objectif de l’écriture, ce n’est pas de décorer une feuille, mais plutôt de transmettre une pensée, de fixer une idée, de suivre le rythme scolaire. Et pour cela, le geste doit être fluide, lisible, rapide, et donc… efficace.

Une écriture qui demande tant d’efforts qu’elle épuise en quelques lignes ne permettra jamais à un enfant de libérer son raisonnement.

Et c’est là que le travail d’aménagement prend tout son sens :

➡️ On cherche la juste dose d’automatisation, pour que l’enfant puisse se concentrer sur le contenu et non sur la forme.

➡️ On installe des repères, des stratégies, des outils de compensation si besoin… mais toujours avec une visée : rendre l’enfant autonome et à l’aise.



Changer de regard, c’est déjà soulager l’enfant


Quand un parent comprend qu’il ne s’agit pas de faire « plus », mais de faire autrement, quelque chose se relâche. L’exigence baisse d’un cran. L’enfant aussi le sent. Et souvent, c’est le début d’une nouvelle dynamique.


« Quand un parent comprend qu’il ne s’agit pas de faire "plus", mais de faire autrement, quelque chose se relâche. »

Alors non, en tant que graphothérapeute, je ne cherche pas à rééduquer le geste d’un enfant comme on redresserait une posture imparfaite. Je cherche à lui donner les moyens de faire avec son corps, son rythme, ses particularités.

À lui redonner du pouvoir sur un geste qui l’entravait. À l’aménager pour qu’il devienne le plus efficace et le plus aisé possible.


Et ça, c’est souvent bien plus libérateur qu’un geste « corrigé ».


En bref !


En graphothérapie, il ne s’agit pas de « corriger » l’écriture à coup d’exercices répétitifs. L'objectif n’est pas la perfection esthétique, mais l’efficacité fonctionnelle. J'aide l’enfant et l'adolescent à aménager son geste pour qu’il devienne plus fluide, plus confortable, et surtout plus adapté à ses capacités.

Cela passe par une observation fine, des ajustements ciblés et une approche individualisée. Quand le geste cesse d’être une contrainte (ou sait s'adapter aux contraintes), l’écriture redevient un outil de pensée et d’expression. Et c’est là que les progrès commencent, en douceur… mais en profondeur.



Aller plus loin avec un accompagnement ludique et personnalisé


Si vous sentez que votre enfant se décourage face à l’écriture, qu’il s’épuise ou qu’il refuse systématiquement les tâches écrites, il est peut-être temps de l’aider autrement. Un accompagnement fondé sur le jeu peut transformer l’expérience d’apprentissage : on y réconcilie l’enfant avec l’écriture, en douceur, dans le plaisir, sans pression.

Voici quelques signaux d’alerte :

  • Rejet massif de l’écriture : “J’ai mal à la main”, “Je déteste écrire”, ou évitement systématique des devoirs.

  • Lenteur et fatigue : un exercice simple devient long et épuisant, malgré l’aide apportée à la maison.

  • Tensions physiques : crispations visibles, posture inconfortable, douleurs fréquentes au bras ou aux doigts.

  • Détresse émotionnelle : crises, pleurs, colère ou perte de confiance dès qu’il faut écrire.

  • Résultats scolaires fragilisés, alors même que les efforts sont là.


Dans ces cas, un accompagnement en graphothérapie, où le jeu est un fil conducteur, permet à l’enfant de retrouver confiance et aisance, sans se sentir "en échec". À travers des activités ludiques, ciblées et progressives, je travaille à la fois le geste, la posture, la concentration, mais aussi le plaisir de réussir et de se sentir capable.


Ce qu’une rééducation peut changer :
  1. Fluidité du geste  : moins d’efforts => plus d’énergie pour la réflexion.

  2. Organisation spatiale  : marges, alignement, mise en page... des compétences transférables aux schémas, à la géométrie.

  3. Confiance  : chaque progression visible nourrit l’estime de soi, ce qui rayonne sur toutes les matières, puis hors de l’école.

“Quand la main se libère, l’esprit respire.”

S’il est temps d’offrir ce souffle à votre enfant, je serai heureuse d’en discuter avec vous lors d’un premier échange bienveillant.



La promesse d’une graphothérapie psychopédagogique

« Quand l’écriture devient fluide, l’esprit devient libre. »

🎒 Vous souhaitez en savoir plus sur la rééducation de l’écriture et l’accompagnement psychopédagogique ? Je vous invite à me contacter pour échanger sur votre situation. Ensemble, nous verrons comment aider votre enfant à retrouver confiance et plaisir d’apprendre.

 


Découvrez mes livres :

 

 

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