L'importance du jeu dans l'apprentissage de l'écriture : une approche ludique et pédagogique
- Marina Laloux-Failliot
- 16 juin
- 5 min de lecture
Regard Graphothérapeutique & Psychopédagogique
Lorsque l'on évoque les difficultés d’écriture chez l’enfant, on pense souvent à des exercices de répétition, des lignes à copier ou encore à des séances de travail formel. Pourtant, une porte d’entrée méconnue mais terriblement efficace existe : le jeu.
En tant que graphothérapeute et psychopédagogue, j’ai pu constater à quel point une approche ludique transforme l’accompagnement des enfants en difficulté d’écriture.
Le jeu n’est pas un simple divertissement : c’est un véritable levier pédagogique, capable de désamorcer des blocages, de nourrir la motivation et de réconcilier l’enfant avec l’acte d’écrire.
Pourquoi intégrer le jeu dans l’apprentissage de l’écriture ?
Loin d’être accessoire, le jeu est un besoin fondamental de l’enfant. C’est en jouant qu’il explore, comprend et intègre de nouveaux savoirs. En psychopédagogie, le plaisir d’apprendre est une condition essentielle à la consolidation des apprentissages, et un enfant qui prend plaisir à écrire (ou à se préparer à écrire) progresse plus vite, plus en profondeur et de façon plus durable.
L’approche ludique permet également de réduire la pression de la performance, souvent très présente chez les enfants en difficultés. Le jeu offre un espace où l’erreur est permise, où l’on peut expérimenter sans crainte, ce qui est majeur dans le cadre d’une rééducation de l’écriture.
Comment le jeu s’intègre-t-il concrètement dans les séances ?
1. Des jeux pour préparer le geste
Avant même de prendre le stylo, il est indispensable de préparer la main, le corps, la coordination œil-main, la tonicité, la posture… Pour cela, j’utilise régulièrement des jeux de motricité fine et globale :
Jeux de transvasement (verser des graines, des perles, du riz d’un récipient à l’autre)
Parcours moteurs simples (marcher en équilibre, ramper, sauter à cloche-pied)
Manipulation de pâte à modeler ou de pâte à sel pour renforcer les doigts
Jeux de doigts et comptines gestuelles (ex : « Ainsi font, font, font… »)
Utilisation de pinces à linge pour attraper des objets ou réaliser des constructions
Découpage, collage, pliage de papier
Ces activités, en apparence simples, permettent de muscler les doigts, de renforcer la stabilité posturale et de construire les prérequis du geste graphique sans que l’enfant ne s’en rende compte.
2. Des jeux pour entrer dans l’écriture
Quand l’enfant est prêt à aborder l’écriture, le jeu reste un allié de poids. Je propose des jeux autour de :
Jeux de reconnaissance des lettres (lettres magnétiques à assembler, memory des lettres)
Labyrinthes graphiques à tracer avec un crayon ou le doigt
Jeux d’association (associer une lettre à un objet, un mot à une image)
Défis d’écriture créatifs (écrire un message secret, inventer une carte au trésor)
Jeux de rôles où l’écriture devient un moyen d’agir (jouer au facteur, au journaliste, au détective)
Cela passe donc par des jeux où écrire devient un moyen d’agir, de transmettre, de s’amuser. Ces jeux permettent de travailler la direction du geste, l’enchaînement des formes, la fluidité, la structuration de l’espace graphique, tout en gardant l’enfant actif et motivé.
3. Des jeux qui mobilisent la pensée et les émotions
L’écriture est aussi une activité cognitive et affective. Je m’appuie sur des jeux qui sollicitent la mémoire de travail, la concentration, la planification… mais aussi des jeux qui permettent à l’enfant de s’exprimer, de raconter, de créer. Voici quelques idées pour stimuler ces compétences :
Jeux de mémoire (retrouver une suite de lettres ou de mots)
Jeux d’histoire à inventer et à illustrer
Écriture de devinettes ou de mini-bandes dessinées
Jeux de « Qui suis-je ? » où l’enfant doit écrire des indices
Cela renforce le lien entre pensée et écriture, un aspect fondamental souvent mis à mal chez les enfants en difficulté.
Une approche sérieuse, mais jamais ennuyeuse
Il serait faux de croire que le jeu « fait perdre du temps » ou que ce n’est « pas sérieux ». Au contraire, l’approche ludique est pensée, structurée, et rigoureuse. Elle s’appuie sur des principes psychopédagogiques clairs, sur les connaissances du développement de l’enfant et sur des objectifs précis à chaque étape.
De plus, elle respecte le rythme de l’enfant et valorise son plaisir d’apprendre, deux conditions essentielles à une progression durable.
Et à la maison ?
Beaucoup de parents me demandent comment continuer à la maison ce qui est mis en place en accompagnement. La bonne nouvelle, c’est qu’il est tout à fait possible (et même recommandé) de jouer à la maison pour soutenir l’écriture !
Quelques idées simples :
Organiser une chasse aux lettres dans la maison (cacher des lettres à retrouver et à assembler pour former un mot, ou cacher des mots pour former une phrase)
Tracer des mots ou des lettres dans la farine, le sable ou sur une vitre embuée
Écrire une carte postale imaginaire à un personnage préféré ou à un membre de la famille
Inventer des devinettes ou des mini-BD à illustrer ensemble
Réaliser des courses de lettres magnétiques sur le frigo (qui formera un mot le plus vite ?)
L’essentiel est de dédramatiser l’écriture, de l’inscrire dans le quotidien avec légèreté, et de garder en tête que chaque occasion de jouer est une occasion d’apprendre.
En bref !
Jouer pour mieux écrire, ce n’est pas opposer le ludique au scolaire : c’est, au contraire, réconcilier plaisir et apprentissage, motricité et cognition, émotion et performance. En tant que professionnelle de l’écriture, je suis convaincue que c’est dans ce subtil équilibre que l’enfant peut retrouver confiance, efficacité et plaisir d’écrire.
Aller plus loin avec un accompagnement ludique et personnalisé
Si vous sentez que votre enfant se décourage face à l’écriture, qu’il s’épuise ou qu’il refuse systématiquement les tâches écrites, il est peut-être temps de l’aider autrement. Un accompagnement fondé sur le jeu peut transformer l’expérience d’apprentissage : on y réconcilie l’enfant avec l’écriture, en douceur, dans le plaisir, sans pression.
Voici quelques signaux d’alerte :
Rejet massif de l’écriture : “J’ai mal à la main”, “Je déteste écrire”, ou évitement systématique des devoirs.
Lenteur et fatigue : un exercice simple devient long et épuisant, malgré l’aide apportée à la maison.
Tensions physiques : crispations visibles, posture inconfortable, douleurs fréquentes au bras ou aux doigts.
Détresse émotionnelle : crises, pleurs, colère ou perte de confiance dès qu’il faut écrire.
Résultats scolaires fragilisés, alors même que les efforts sont là.
Dans ces cas, un accompagnement en graphothérapie, où le jeu est un fil conducteur, permet à l’enfant de retrouver confiance et aisance, sans se sentir "en échec". À travers des activités ludiques, ciblées et progressives, je travaille à la fois le geste, la posture, la concentration, mais aussi le plaisir de réussir et de se sentir capable.
Ce qu’une rééducation peut changer :
Fluidité du geste : moins d’efforts => plus d’énergie pour la réflexion.
Organisation spatiale : marges, alignement, mise en page — des compétences transférables aux schémas, à la géométrie.
Confiance : chaque progression visible nourrit l’estime de soi, ce qui rayonne sur toutes les matières, puis hors de l’école.
“Quand la main se libère, l’esprit respire.”
S’il est temps d’offrir ce souffle à votre enfant, je serai heureuse d’en discuter avec vous lors d’un premier échange bienveillant.
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La promesse d’une graphothérapie psychopédagogique
« Quand l’écriture devient fluide, l’esprit devient libre. »
🎒 Vous souhaitez en savoir plus sur la rééducation de l’écriture et l’accompagnement psychopédagogique ? Je vous invite à me contacter pour échanger sur votre situation. Ensemble, nous verrons comment aider votre enfant à retrouver confiance et plaisir d’apprendre.
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